• Vouloir 114-118

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    VOULOIR n° 114-118 (n°1 nouvelle série)

    Avril-juin 1994

    DOSSIERS : VISIONS D'EUROPE – TRADITION

     

    ◘ SOMMAIRE :

    ÉDITORIAL

    • Itinéraire (Robert Steuckers) [ci-dessous]

    ACTUALITÉS

    • Albanie, pays des Derviches (RS)
    • La nouvelle géopolitique turque (RS)
    • Le retour de Soljénitsyne (JG Malliarakis)
    • Conflit gréco-macédonien (JG Malliarakis)
    • La Russie sera-t-elle dépecée ? (B. Notin)
    • La Grèce a peur de ses minorités (G. Quast)
    • Les élections italiennes : théâtre tragi-comique (L. Michel)
    • La réforme de l'ONU : universalisme et grands espaces (L. Sorel)
    • Accroissement vertigineux de la pauvreté (entr. av. Noam Chomsky)
    • Les congrès du PLD russe et de “Russie ouvrière” (L. Strogoff & A. Kammennyi)  

    VISIONS D'EUROPE

    • Vision d'Europe (R. Steuckers)
    • Europe : reprise ou illusion ? (P. Jeubert)
    • L'Europe dans le monde tripolaire (F. Kisters)
    • Unité du monde et grand espace européen (G. Maschke)
       
    • Quelle structure militaire pour l'Europe et l'Eurasie ? (RS)
    • Géopolitique européenne : l'Eurasie comme destin (L. Favre)
    • “Europe” et “Occident” : deux concepts antagonistes (C. Finzi)
    • Entretien avec Rüdiger Altmann
    • Entretien avec Salah Hassan
    TRADITION
    • Le Cercle hermétique (B. Dietsch) 
    • Révélation contre Tradition (J. Remy) 
    • Frithjof Schuon, le “Jnâni” (O. Dard)
    • Le Nouvel Âge, résurgence traditionnelle ou parodie ? (C. Levalois)


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    • Nota bene : Pour ouvrir les liens vers les articles disponibles, cliquer sur la partie rouge de la ligne de présentation.

    • Couverture : Junges Europa (détail), bronze d'Arno Breker, 1980

     

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    ◘ Itinéraire

    À l'heure où l'Europe se reforme sur le plan géographique et où le projet de Maastricht cesse de séduire, il nous est apparu nécessaire de rappeler nos visions d'Europe. Sur le plan géopolitique, la survie des Européens postule une unité sans faille sur l'essentiel, assortie de gestions adaptées aux impératifs du lieu et du temps historique. Face à Maastricht, une attitude critique s'impose, car c'est là une Europe taillée à la mesure des concussionnaires sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens, une Europe qui peut convenir aux libéraux incultes et sans relief. Mais le refus de la corruption et de la barbarie soft ne peut conduire au sabotage de l'idée européenne, ne peut en aucun cas signifier le retour au petit-nationalisme, à des pratiques qui entraîneront la balkanisation du continent, le morcellement de ses initiatives, à un refus de l'élargissement de la communauté européenne. Balkanisation et stagnation qui ne servent que les intérêts américains. Il est évidemment qu'il ne pourra exister un État européen homogène, comparable aux États nationaux classiques. Mais il peut exister une élite européenne, consciente des enjeux géopolitiques et décidée à contrer toutes les velléités de collaboration avec les États-Unis et toutes les formes de petit nationalisme malhonnête. L'impératif géopolitique européen est un impératif qui doit se jouer d'abord, et essentiellement, dans les domaines de la culture, de l'enseignement, dans la formation d'élites polyvalentes, polyglottes, pluridisciplinaires. La priorité doit aller aux projets et aux programmes universitaires intereuropéens. Vouloir faire l'Europe au départ de l'économie, qui varie à l'infini selon les contextes spatio-temporels, est une aberration. Et aussi une impossibilité pratique. Le refus de l'Europe vient du constat de cette impossibilité pratique et de l'absence de théorie alternative. Aux yeux de bon nombre d'Européens, notamment les agriculteurs, l'Europe reste synonyme de "Marché commun", d'homogénéisation obsessionnelle, de disparition des petites entreprises familiales. Or les deux priorités pour construire l'Europe, bloc continental auto-centré, bloc qui choisit la "préférence intérieure", sont d'ordre CULTUREL (universitaire) et MILITAIRE. De là, viendra ensuite, une unité diplomatique. Inverser les priorités, faire passer l'économique — qui implique un divers non homogénéisable — avant la culture — qui implique l'intégration du divers et des combinaisons à l'infini d'éléments hétérogènes — ou la chose militaire — qui implique une unité d'action et des décisions claires et rapides — c'est courir à l'échec. (RS)

     


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