• OntiverosJosé Luis Ontiveros et “l'Apologie de la barbarie”

    [En una época en que la clase intelectual es inimaginable divorciada del poder y, de ahí, incapaz de toda labor de zapa de la conciencia y discurso del desorden establecido, resulta cuando menos sorprendente el inequívoco detalle de quien se atreve con tres malditos contemporáneos de la catadura de Ernst Jünger — el trotabosques indigesto a totalitarios de toda laya —, Yukio Mishima — el último e inaccesible samurai — y Ezra Pound — el cator outsider, el molesto trovatore, el enemigo público número uno de la usura. « El gesto crítico de Ontiveros — ha escrito Eduardo Milán — manifiesta el cerco al que está expuesto el individuo de una masa sospechosamente homologada ». No extrañe, pues, que este tríptico esconda algo más que una desmesurada adhesión : esta barbaridad es, además, material metapolítico cifrado, disidencia — ¡ que no resentimiento ! — en medio de una zivilisation cansada, insaciable, policial…]

    L'écrivain et critique mexicain José Luis Ontiveros, auteur de récits (Cíbola) et d'essais (La espada y la gangrena, sur lequel nous espérons pouvoir revenir bientôt) est reconnu comme « une des plumes les plus intéressantes en langue espagnole de l'autre côté de l'Atlantique ». Nous commentons aujourd'hui l'édition espagnole d'un ouvrage sur Jünger, Mishima et Pound d'abord paru à México en 1987 (Universidad Autónoma Metropolitana) : Apologia de la barbarie : Ernst Jünger, Yukio Mishima y Ezra Pound desde una perspectiva disidente (Ediciones Barbarroja, Vasquez éd., Madrid, juin 1992).

    Dans un style aphoristique, brillant, imagé, parfois flamboyant, souvent paradoxal, peut-être difficile à apprécier pour nous qui ne sommes pas hispano-américains, Ontiveros réalise tout autre chose qu'une banale critique littéraire, plutôt une très personnelle symphonie en 3 mouvements, où le deuxième (Mishima) ferait office de scherzo juvénile et tragique.

    Aussi n'avons-nous pas la prétention de juger de la conformité des portraits littéraires que trace Ontiveros, sa visée manifeste étant d'ailleurs de conformer ses 3 éponymes aux figures conceptuelles d'une vision originale de la “barbarie” régénératrice. La démarche d'Ontiveros est ici très voisine de ce peu qui sépare la figure du visage — de celle de son superbe article « Fukuyama y Mishima : El ideograma de los rostros » (Fukuyama et Mishima : L'idéogramme des visages) (1), où l'astuce dissolvante du dernier homme s'oppose à la splendeur tragique, à l'héroïsme inutile et pourtant porteur de régénération de la voie du samuraï.

    Ernst Jünger du Travailleur à l'Anarque, Mishima et le seppuku comme fusion des contraires, Pound et la poétisation du politique : dans les circonstances spéciales de l'entre-deux, voire de l'Âge de plomb — la Edad de plomo qu'évoque Miguel Serrano (2) — trois voies de réalisation de l'unité, unité de l'œuvre et de la vie. Loin de la mode universitaire qui a voulu faire de l'œuvre littéraire un pur “texte” désincarné, l'intention inavouée-inavouable de ce propos étant d'ailleurs d'achever de faire de la littérature une petite (més)aventure de poussière et de paperasse, dénuée de toute implication vitale, il s'agit ici des rapports dialectiques de la vie — de l'expérience paradoxale de l'inscription d'un être porteur d'une certaine lumière dans l'espace de ce monde voué désormais aux seules ténèbres — et de l'œuvre — expérience non moins paradoxale de l'inscription de ce même être à la face de ce monde ; l'œuvre achevant ce que la vie a d'inachevé, ou inachevant ce que la vie a d'achevé (la mort rituelle de Mishima, réalisant, comme nous le verrons, l'impossible union de deux termes contradictoires, et son œuvre qui nous ne dit rien du troisième terme résultant nécessairement de cette union).

    Premier volet de ce triptyque, Jünger, pour qui la Deuxième Guerre mondiale signifie le « [retour] à une forêt noire personnelle, avec la nudité non-répudiable de ses cicatrices » (una selva negra personal con la desnude - irrenunciable de sus cicatrices) — suivi d'un autre retour, celui de l'écriture romanesque. Ontiveros voit dans Heliopolis l'œuvre de l'après-guerre jüngerien qui réalise un dépassement du politique par le métapolitique et de celui-ci par le mythe — et qui, surtout, exemplifie la fonction de l'œuvre littéraire, qui serait (croit-on entr'apercevoir p. 21) de faire remonter le cours du temps historique aux glaciers de sa source, source qui s'identifie à l'Hyperborée, à la Cité du Soleil (pas celle de Campanella), à Godenholm (cf. Visite à Godenholm), — source qui est aussi, pour les Aztèques, la terre blanche Aztlan, lieu de l'origine mythique et polaire dans la tradition aryo-toltèque étudiée par Ontiveros (3) — mythe apollinien aussi, l'apollinien étant compris comme intégration pacifiante des tumultes dionysiaques.

    L'expérience de Jünger apparaît donc, sous la plume d'Ontiveros, comme une expérience unitaire où la traduction de soi en littérature prend le relais de la traduction dans le domaine de l'action. La littérature en retour donne sa signification profonde, intérieure, à l'action — celle des "instants privilégiés" — la dépouillant de sa circonstance : trajectoire rendue inéluctable par le triomphe de la technique faustienne.

    L'expérience de Mishima est la plus paradoxale, la plus problématique des trois expériences paradoxales. Ontiveros souligne que l'ambition mishimienne de faire de sa vie une poésie — poésie signifiant d'ailleurs, étymologiquement, comme on sait, le faire par excellence — prend sa signification dans l'ambition de transmuter la poésie elle-même, et d'atteindre en définitive un au-delà de la parole et de l'action, qu'Ontiveros voit situé dans le satori zen. Cette démarche implique naturellement le refus du réductionnisme et du monisme, comme gage d'un renversement du langage. Ainsi l'ironie, la « volonté de destruction » est-elle en vérité un « profond regard clinique », la mise à nu de l'atroce réalité contemporaine comme contrepartie nécessaire — toute construction est destruction (Nietzsche) — du « désir de retour », de la « reconstruction esthétique de l'âge d'or » ; de même la “barbarie” d'Ontiveros est-elle une valeur positive, constructive — tout le contraire de ce qu'on entend ordinairement par le mot “barbare”. Il faut garder cela à l'esprit quand la beauté est qualifiée d'« indice de méchanceté suprême » (indicio de maldad suprema).

    Resterait au lecteur à désobscurcir les voies de la mise en acte de cette démarche, ce qui constitue précisément ce que notre si cher et si grand Pierre Pascal avait appelé « l'inimitable exemple de Mishima ». Certes, pour l'auteur du Marin rejeté par la mer, qui déclarait peu avant la fin : « je refuse que la chair décline », la signification de la jeunesse est-elle de savoir ârreter le temps à temps — ce qui nous remet en mémoire la scène finale d'Axël de Villiers de l'Isle-Adam. Mais surtout, chez Mishima, le seppuku était en définitive le seul acte résolutoire possible, le seul qui fût à même de sceller l'unité de l'œuvre, l'unité de la vie, et l'unité de l'œuvre et de la vie, faisant coïncider de façon inespérable .les fantasmes homosexuels et sanglants du Saint Sébastien de son adolescence (cf. Confession d'un masque) avec le pouvoir du soleil et de l'acier, la voie du samuraï ; le pouvoir destructeur des mots avec celui, constructeur, de l'accomplissement guerrier, l'écriture avec l'existence.

    Enfin, Ezra Pound. Avec lui, pour l'ombre ou pour la lumière, le langage est au principe du réel : « le principe de la corruption de la réalité est la corruption du langage » — et aussi : « je (l'ego scriptor) veux simplement une civilisation nouvelle ». Mais le Langage à son tour (dans les Cantos) accomplit la « synthèse culturelle d'un cycle de civilisation » ; ainsi ce même mouvement du réel exilé dans les mots et refondé par eux qui était à l'œuvre chez Jünger, se retrouve dans la figure de Pound à une échelle métahistorique, cosmologique — après l'intermède dissolvant et tragique de Mishima. Et cependant, on retrouve les thèmes de beauté et de mort indissolubles, qui désignent peut-être, de façon voilée, l'unité secrète et fondatrice de la beauté et de la vérité (la mort, secret de la vérité).

    Unité fondatrice car, encore une fois, « ce que je veux, c'est simplement une autre civilisation » (Pound) — une civilisation non plus fondée sur le règne de l'usure, neschek (la corruption), l'usurocratie qui se présente comme démocratie et qui, écrit Ontiveros faisant référence au supplice de Pound (cf. les Cantos pisans) « ne permet pas que son immondicité soit rejetée, se venge et torture comme une némésis les peuples et les hommes qui la combattent » — lucides paroles, qui prennent une singulière résonance dans le contexte actuel — mais une civilisation du Canto, du chant fondateur, de la beauté — en cette profondeur où elle ne se distingue plus de la vérité.

    En somme, une barbarie qui est la seule valeur fondatrice possible après l'engloutissement d'une atlantide et la clôture du Yuga del Héroe.

    ► Bruno Dietsch, Vouloir n°119/121, 1994.

    ◊ Notes :

    • (1) cf Ciudad de los Cesares n°28, Santiago de Chile, janv./févr. 1993.
    • (2) Sur Miguel Serrano, voir son entretien dans ce même numéro, et dans le numéro précédent de Vouloir (n°1/1994, AS/ n°114-118), notre article sur Le Cercle hermétique. Nous avons pu constater à ce propos que l'édition en français de El Circulo hermético n'est qu'imparfaitement fidèle au texte de l'original, dont Isidro Juan Palacios a commis l'édition espagnole : Miguel Serrano, El Circulo hermético, colección Paraisos Perdidos, ed. Grupo Libro, Madrid, janv. 1992.
    • (3) Cf El significado de Aztlán, in : Ciudad de los Cesares n°12, mai/juin 1990.

    • nota bene : Réédition Aztlan-Austral, Buenos Aires, 2006. Également en trad. portugaise

     

    Ontiveros

     

    Ernst Jünger : yo soy la acción 

    En torno a la obra del escritor alemán Ernst Jünger se ha producido una polémica semejante a la que preocupó a los teólogos españoles en relación con la existencia del alma de los indios. De alguna manera, el hecho de que se le haya discutido en medios intelectuales mundiales con asiduidad, y el que una nueva política literaria tienda a revalorizarlo, le otorga, como lo hizo a los naturales el Papa Paulo III, la posibilidad de una lectura conversa ; ya no traumatizada por su historia maldita, absolutoria de su derecho a la diferencia, y exoneradora de un pasado marcado por la gloria y la inmundicia. 

    La polémica sobre Jünger que en medio de lamentaciones previsorias sobre su “ceguera histórica” ha reconocido la posibilidad de que también poseía un alma personal, se ha mantenido, sin embargo, en los límites del conocimiento de su obra. Pareciera que profundizar en Jünger puede indicar de alguna manera una proclividad secreta, una oscura complicidad con este peligroso”junker”, intelectual orgánico de los desarraigados, al que se suele evocar como el cazador y animal de presa, que en la adolescencia se enrola en la Legión Extranjera francesa, testimonio que deja en Juegos Africanos ; se le presenta como situado ”de pronto a la sombra de las espadas” (1), y esta exaltación hecha tipología se presenta como el truco con que se evade el contenido de su obra. Por ello debe partirese de un principio : Jünger sigue siendo el mismo, es un réprobo permanente y resuelto, una conciencia erguida y soberana : ”yo siempre he tenido las mismas ideas, sólo que la perspectiva ha cambiado con los años” (2). En Jünger hay una sola línea ascendente, un impulso de creación unívoco que arranca en 1920 con Tempestades de Acero, se afirma en Juegos Africanos, obra intermedia, que precede a En los acantilados de mármol (1939), Heliópolis (1940), y Eumeswil (1977). 

    Resulta entonces necesariopara llegar a Heliópolis y a un acercamiento a su comprensión, hacer referencia a un problema histórico. Jünger en la línea de Saint-Exupéry y de Henry de Montherlant ama la acción como el supremo valor de la vida : no existe una renuncia a las pompas del mal, a los frutos concretos de la acción. Hay, al contrario, a lo largo de su obra, un reflejo centelleante que nace de la negación deliberada de la bondad ; un aliento nietzscheano de que ”no encontraremos nada grande que no lleve consigo un gran crimen”. Por ello es que debe ahorrarse la gratuidad de perdonarlo, de ver en Jünger al intelectual víctima de sus demonios. De esta forma si Jünger ha padecido un Nuremberg simbólico, la actitud rectora de su creación ha permanecido firme sobre la marejada, sobre los prejuicios políticos y aún sobre la ”conmiseración” que nunca ha necesitado. No hay en su obra, como producto de la derrota de Alemania en la II Guerra Mundial, una disociación de un antes y un después ; una versión suavizada del mal, que habría retrocedido de su estado agudo a su estado moderado. 

    Por ello, si su texto La Guerra, nuestra madre escrito en 1934 ha recorrido una suerte semejante a Bagatelas para una masacre de Louis Ferdinand Céline, en el sentido de que ambos son unánimemente ”condenados” y prácticamente inencontrables a excepción de fragmentos ; el joven escritor alemán, que afirmaba que : ” la voluptuosidad de la sangre flota por encima de la guerra como una vela roja sobre una galera sombría” (3), es el mismo que canta el poder de la sangre, treinta y un años después de cieno, fuego y derrota : ”los gigantescos cristales tienen forma de lanzas y cuchillos, como espadas de colores grises y violetas, cuyos filos se han templado en el ardiente soplo de fuego de fraguas cósmicas” (4).

    El nuevo intelectual 

    El viejo ”junker”, ha nacido como hijo de la burguesía industrial tradicional, en Heidelberg, el 29 de marzo de 1895, ha permanecido a sus 93 años de edad como un fiel artesano de sus sueños, un celoso guardían de sus obsesiones, un claro partidario de la acción. Por otra parte, se presenta el problema histórico. Jünger, herido siete veces en la I Guerra Mundial, portador de la Cruz de Hierro de primera clase y de la condecoración ”Pour le Mérite” (la más alta del Ejército Alemán) ; miembro juvenil de los ”cascos de acero” y de los ”bolcheviques nacionales” ; y ayudante del gobernador militar de París durante la ocupación alemana, es un nuevo intelectual, que rompe con el molde tradicional que tiene de la función intelectual la Ilustración y la cultura burguesa. En cierta medida corresponde a los atributos que describe Gramsci del ”nuevo” intelectual : ”el modo de ser del nuevo intelectual ya no puede consistir en la elocuencia motora, exterior y momentánea, de los efectos y de las pasiones, sino que el intelectual aparece insertado activamente en la vida práctica, como constructor, organizador, persuasivo permanentemente” (5). En este sentido Jünger va más allá de la ”elocuencia motora”, de la relación productiva y mecánica de una condición económica precisa. 

    Puede decirse entonces que si bienJünger tiene atributos de ”junker” prusiano, teniendo parentesco con la ”casta sacerdotal militar que tiene un monopolio casi total de las funciones directivas organizativas de la sociedad política” (6), esta relación funcional y productiva está rota en el caos, en el nihilismo y la decepción que acompañan a la derrota de Alemania en la I Guerra Mundial. Jünger, que quizá en la época guillermina del orgulloso II Reich, hubiera podido reproducir las características de su clase, se encuentra libre de todo orden social como un intelectual del desarraigo, de la tribu de los nómadas en el poderoso grupo disperso de los solitarios que han luchado en las trincheras. 

    Detengámonos en el análisis de este estado espiritual y de esta circunstancia histórica, cuya trascendencia se manifiesta en toda su narrativa, especialmente en el carácter unitario de su obra y en su posición ideológica, lo que a su vez nos permitirá comprender la clave de una de sus novelas más significativas del período de laúltima postguerra : Heliópolis, cuyos nervios se hallan ya entre el tumulto que sobrecoge al joven Jünger, como un brillante fruto de la acción interna que sujetará su espíritu. 

    Así podremos apreciar cabalmente a este autor central de la literatura alemana del siglo XX, para determinar cuál es el rostro que se ha cincelado, en la multiplicidad de espectros que lo reflejan con caras distintas. ¿ Acaso es Jünger, como quiere Erich Kahler, al que ”incumbe la mayor responsabilidad por haber preparado a la juventud alemana para el estado nazi, aunque él mismo nunca haya profesado el nazismo ?” (7). ¿Se trata del escéptico autor de la ”dystopía” o utopía congelada que se expresa en su relatoEumeswil? ¿Quién es entonces este contardictorio anarquista autoritario ? 

    La trilogía del desarraigo 

    Podemos intentar responder con un juego de conceptos en los que se articulase su radiografía espiritual, con su naturaleza compleja y una historia convulsionada y devoradora. Esta visión nos dará un Jünger revelado en una trilogía : se trata del demiurgo del mito de la sangre, del cantor del complejo de inferioridad nihilista de la cultura alemana, del emisario del dominio del hombre faústico y guerrero. Sólo así podremos entender cómo Jünger pudo dirigir desde ”fuera de sí” un pelotón de fusilamiento, certificar la estética del dolor con una ”segunda conciencia más fría” o experimentar los viajes místicos del LSD o de la mezcalina. Requerimos verlo en su dimensión auténtica : la del ”condottiero” que huye hacia delante en un mundo ruinoso. 
     

    Memorias de un condottiero 

    La aventura de Jünger cobra el símbolo de una organicidad rotunda enla relación social del intelectual con la producción de una clase concreta ; se trata fundamentalmente de una personalidad que de alguna manera expresa Drieu la Rochelle : ”(es) el hombre de mano comunista, el hombre de las ciudades, neurasténico, excitado por el ejemplo de los fascios italianos, así como por el de los mercenarios de las guerras chinas, de los soldados de la Legión Extranjera” (8). Se verdadera patria son las llamas, la tensión del combate, la experiencia de la guerra. Su conformación íntima se encuentra manifestada en otro de aquellos que vivieron ”la encarnación de una civilización en sus últimas etapas de decadencia y disolución”, así dice Ernst Von Salomon en Los proscritos ”sufríamos al sentir que en medio del torbellino y pese a todos los acontecimientos, las fatalidades, la verdad y la realidad siempre estaban ausentes” (9). Es este el territorio en que Jünger preparará la red invisible de su obra, recogiendo las brasas, los escombros, las banderas rotas. Cuando todo en Alemania se tambalea : se cimbran los valores humanitarios y cristianos, la burguesía se declara en bancarrota y los espartaquistas establecen la efímera República de Münich, aparecen los elementos vitales de su escritura, que atesorará como una trinchera imbatible heredera del limo, con la llave precisa que abrirá las puertas de la putrefacción a la literatura. 

    Es la época en que Jünger, interpretando la crisis existencial de una generación que ha pretendido disolver todos sus vínculos con el mundo moribundo, toma conciencia de sí con un poder vital que no quiere tener nada que deber al exterior, que se exige como destino : ”nosotros no queremos lo útil, práctico y agradable sino lo que es necesario y que el destino nos obliga a desear”. Participa entonces en las violentas jornadas de los ”cascos de acero”. Sin embargo, pese a ser un colaborador radical del suplemento Die Standart, ógano de los ”Stahlhelm”, se mantendrá siempre con una altiva distancia del poder. Llegará a compartir páginas incendiarias en la revista Arminius con el por entonces joven doctor en letras y ”bolchevique nacional” Joseph Goebels y con el extraño arquitecto de la Estonia germana, Alfred Rosenberg. 

    Cuando Jünger escribe en 1939 En los acantilados de mármol (que se ha interpretado como una alegoría contra el orden nacionalsocialista), han pasado los días ácratas en que ”los que volvían de las trincheras, en las que por largos años habían vivido sometidos al fuego y a la muerte, no podían volver a las escuálidas vivencias del comprar y el vender de una sociedad mercantilista” (10). Ahora una parte considerable de los excombatientes se ha sumado a una revolución triunfante, en que la victoria es demasiado tangible. Jünger decide separarse en el momento del éxito. Hay un brillo superlativo, una atmósfera de saciedad, una escalera ideológica para arribar a la prosperidad de un nuevo orden. 

    En el momento en que Jünger ha decidido replegarse, abandonar el signo de los tiempos, batirse a contracorriente, encuentra, una vez más, la salida frente a la organización del poder en la permanente rebeldía y en la conciencia crítica. Mas esta fuga no es una deserción : hasta el crepúsculo wagneriano sigue vistiendo el uniforme alemán. Su revuelta se manifiesta en la creencia en las”situaciones privilegiadas”, es decir, en los instantes en que la vida entera cobra sentido mediante un acto definitivo. Resuelve así, en la rápida decisión que impone la guerra, retornar a una selva negra personal con la desnudez irrenunciable de sus cicatrices, aislado del establecimiento y de la estructura del poder. 

    El color rojo, emblema del ”condottiero”, baño de fuego sobre la bandera de combate se ha vuelto, finalmente, equívoco : ”la sustancia de la revuelta y de los incendios se transformaba con facilidad en púrpura, se exaltaba en ella” (11) ; Jünger, mirando las olas de la historia restallar sobre los acantilados de mármol, asistiendo al naufragio de la historia alemana, desolado en el retiro de las letras, exalta en la acción la única emergencia que no se descompone, ”el juego soberbio y sangriento que deleita a los dioses”

    El tambor de hojalata

    Hemos mencionado que una parte significativa del materail de sueños que forma su novela Heliópolis, se encuentra en el poderoso torrente de la aventura en que Jünger se desenvuelve desde sus años juveniles. En realidad, de sus dos grandes novelas de la última postguerra, quizá Heliópolis sea más profundamente Jüngeriana que Eumeswil en el sentido en que su universo estámás nítidamente plasmado, de que no existe el ”pathos” de una mala conciencia parasitaria, y de que, a diferencia del usufructo de la fácil politización en que la literatura se manipula como una parábola social o histórica , retine un poder metapolítico, esto es, un orbe estético que se explica a sí mismo, que se sustenta como un valor para sí.

    No está de más subrayar que, independientemente de la opinión de una gran parte de la crítica sobre En los acantilados de mármol y sobre Eumeswil como un mensaje críptico antihitleriano, la primera, y como una denuncia contra el totalitarismo, la segunda, su interés real sobrepasa la circunstancia política, concediendo que ésta haya sido la intención del autor. Intencionalidad difícil de mantener en un análisis que busque la esencialidad de Jünger, por encima del escándalo y del criterio convencional.

    Heliópolis reconquista la tensión narrativa, el libre empleo de una simbología anagógica, el espacio de expresión que se ha purificado de lo inmediato y de las presiones externas del quehacer literario. Ello quizá se explique por razones propiamente literarias y en este caso también históricas. Usamos la palabra ”reconquista” como aquella que designa un esfuerzo que surge de la derrota, que se elava sobre la postración, que recupera el valor existencial de la experiencia. 

    De alguna manera, y luego de un sordo y pertinaz silenciamiento, el universo de Jünger ha recobrado su sentido original, su autónomo impulso poético. Más allá de la tramposa equivalencia entre sus imágenes y una determinada concepción de la realidad. Si bien ha manifestado ya ”que no existe ninguna fortaleza sobre la tierra en cuya piedra fundamental no esté grabada la aniquilación”, trátese de un mito, de un movimiento social o de una organización del poder. Heliópolis encarna la idea de que si los edificios se alzan sobre sus ruinas, ”también el espíritu se eleva por encima de todos los torbellinos, también por encima de la destrucción” (12).

    Esta es, entonces, una de las características fundamentales de la novela : el tiempo histórico siguiendo su cauce se ha absorbido. Lo ocurrido (su propia participación en la historia alemana contemporánea) se ha filtrado entre las simas de los heleros como un agua nueva e incontaminada. Su escritura se ha librado del lastre y ha retomado un vuelo límpido, en el que narra la épica y eclipse de La ciudad del Sol, como la crónica del reino de Campanella, más distinta a la construcción intelectual de la utopía. Hallamos en Heliópolis nuevamente al Jünger de siempre, al artista independiente, que ha sepultado con el relámpago de su lenguaje, las bajas nubes sombrías del rapsoda de la eficacia militar y despiadada. 

    ► José Luis Ontiveros, Fundamentos para una nueva cultura nº 11, 1988.

     ◊ Notas y bibliografía : 

    1.- Michael Tournier, Ernst Jünger Libreta Universitaria nº 58 UNAM, Acatlán, 1984. 
    2.- Nigel Jones, Una visita a Ernst Jünger, La Gaceta del FCE nº 165. 
    3.- Roger Caillois, La cuesta de la guerra, Tres fragmentos de la Guerra Nuestra Madre, Ed. FCE breviarios nº 277, México.
    4.- Ernst Jünger, Heliópolis, Ed. Seix Barral, Barcelona.
    5.- Antonio Gramsci, Los intelectuales y la organización de la cultura, Jaun pablos Edr. México.
    6.- Antonio Gramsci. Obra cit.
    7.- Erich Kahler, Los alemanes Ed. FCE breviarios nº 165, México.
    8.- Pierre Drieu La Rochelle, Notas para comprender el siglo.
    9.- Ernst Von Salomon, Los proscritos Ed. L. De Caralt, Barcelona.
    10.- Carlos Caballero, Los Fascismos desconocidos, Ed. Huguin.
    11.- Ernst Jünger. Obra cit.
    12.- Idem.

     

    Ontiveros

     

    Al trigésimo aniversario de su muerte : Julius Evola y la crítica al fascismo

    En la idea se reconoce nuestra verdadera Patria. No el ser de una misma tierra o de una misma lengua, sino el ser de una misma idea es lo que hoy cuenta. (Julius Evola)

    Tópicos de la "inteligencia estúpida"

    La crítica al fascismo es uno de los hábitos más imbéciles y rutinarios de nuestros contemporáneos, al punto que una izquierda declinante, reciclada en visiones ginecocráticas — feminismo de las ménades posmodernas —, o restringida a un credo humanitario, — todos somos iguales, unos más que otros —, o derivada al colapsado progreso, — no hay mejor credencial que decirse progresista, aunque no se entienda bien qué se espera de un progreso exterminacionista y ecocida —, o atrincherada en el sentido de la historia, –cuando ésta ha demostrado a la saciedad que carece de finalidad y que su tensión es la aventura y el conflicto —, o arrellanada en la lucha puramente reactiva contra el neoliberalismo, —paradoja insostenible, puesto que para Marx el capitalismo y su consolidación son una condición indispensable para la "liberación" de la masa de los esclavos proletarios, de los parias de la tierra, de los desheredados del mundo, concepción cuyo origen radica más en la tradición rabínica del profetismo judío, que en el presunto cientificismo marxista, derivación del positivismo burgués–, estima esta desventurada izquierda de calzador que el mayor enemigo sigue siendo el fascismo, y peor aún, un indefinido neofascismo que acecharía, pese a que no exista o sea virtual, al siglo XXI, para cobrarse la derrota sufrida en el vigesémico.

    De ahí que no haya mejor práctica para la moribunda izquierda, derretida por la mantequilla del consumo, que luchar contra el fantasma que recorre el mundo, y éste es el fascismo, al contrario de lo que afirmara el Manifiesto comunista, lo que demuestra que el paso romano es con todos los anatemas que soporta, el mejor paso, el de los vencedores por el Espíritu y el de los señores de la virtusromana y de la Alemania Nibelunga.

    Esta crítica se ha convertido en un lugar común y en una forma de dicterio, si alguien en el futbol orina a sus cofrades que ven saltar la bolita es "fascista", si los antimotines "democráticos" emplean sus toletes de manera indiscriminada son "fascistas", si se expulsa a alguien por motivos de conciencia, se incurre en el "fascismo", si una señora gorda pisa a un mongoloide distraido, la salvaje rubicunda es "fascista", y el colmo, si el subnormal Bush, máximo exponente del Sanedrín, de la Kahal y de la Cábala consuma su genocidio contra el Islam es "fascista". De alguna forma, como señalara con ironía el escritor rumano Vintila Horia ser fascista es algo así como una tautología : lo peor de lo pésimo. Lo que no deja de ser, pese a sus censores moralistas, el irresistible atractivo del derecho a lo abominable.

    Esta forma de descalificación ontológica es patrimonio de la civilización democrática-burguesa, por ello el fascismo es una palabra bumerang, que regresa a quien la lanza, y forma parte del repertorio de vituperios de la academia intelectual de los eunucos. Por ello es importante revisar en verdad y con un genuino sentido crítico lo que el fascismo tiene de rescatable, que lo es más en sus intenciones y propósitos, que en sus plasmaciones históricas diversas y discutibles.

    La crítica de Julius Evola

    Al respecto la mejor crítica hecha al fascismo, en su representación política, bajo la Italia de Mussolini, es la del pensador de la Tradición, el barón Julius Evola, del que se cumple el trigésimo aniversario de su desaparición física, dado que nació en Roma en 1898 y murió el 11 de junio de 1974. Evola es un Maestro de la herencia de la Tradición Primordial, junto con René Guénon, Titus Burckhardt, Frithjof Schuon. La referencia a la Tradición podría definirse como una revelación suprahumana de un orden normal que rigió la existencia de las sociedades ligadas a principios solares y ascendentes, y que Mircea Eliade describe como arcaicas o premodernas.

    Julius Evola nunca fue fascista, mas tuvo abiertas simpatías por los movimientos que en el siglo pasado con diferentes formas y matices, pretendieron afirmarse soberanamente en la historia en contra tanto del credo del Tercer Estado y los "inmortales" principios de la Revolución Francesa de 1789 como del Cuarto Estado de la "masa sin rostro" del comunismo, el bolchevismo bovino de 1917 aplicado a los mujiks con el "método filantrópico" del Gulag .. Todo ello sin demeritar el respeto que me debe el comunismo nacional y la corriente nacional-bolchevique. Yo soy un nostálgico del comunismo, de su férrea voluntad de victoria, de sus gestas y de su epos heroico, independientemente de mi adhesión a la figura del Comandante Fidel Castro, representante del honor de nuestro Rey Don Felipe II.

    Fascismo : forma, fuerza, espíritu y corazón 

    Así, Corneliu Zelea Codreanu, Jefe de la Legión de San Miguel Arcángel, quien se entrevistara con Evola en Bucarest por 1938, reunión en que estuvo Mircea Eliade, quien luego abjuró de sus principios legionarios por labrarse una carrera en el exilio como prestigiado académico estudioso de las religiones e incansable y brillante escritor, precisó de manera plástica las diferencias fundamentales entre el fascismo, el nacionalsocialismo y la Guardia de Hierro rumana o Movimiento Legionario, empleando para ello una analogía con las funciones orgánicas : el fascismo es la forma, la estética, el orden de la doctrina romana del Estado; el nacionalsocialismo es la fuerza vital, el poder del instinto, la voluntad de poder, de ahí su referencia a la raza y al Volk como la expresión de la plenitud de la vida, y el Movimiento Legionario es el espíritu, por ello Codreanu y la tradición dacia se expresaron a través de la mística y del canto.

    Su heredero en la conducción del Movimiento Legionario, Horia Sima, luego de que Codreanu fuera asesinado, estrangulándolo, con 13 jefes legionarios, la noche de San Andrés, el 30 de noviembre de 1938, crimen que según el príncipe Michel Sturdza, se comprende en los crímenes rituales talmúdicos, escribió en el exilio en España, un libro muy interesante, que acaba de rescatar Ediciones Nueva República, en su valiosa e ingente labor, la cual se ha impuesto, a contracorriente, a la dictadura del pensamiento único y de la nueva inquisición democrática, con un coraje admirable, que lleva por título Dos movimientos nacionales, mismo que conociera desde 1975, — publicado por Ediciones Europa, Madrid, 1960 —, en que hace referencia a la unión eucarística entre la Guardia de Hierro y la Falange Española de las Juntas de Ofensiva Nacional Sindicalistas en lo que sería, — haciendo una paráfrasis del pensamiento de Codreanu —, el corazón, el que se ilumina por la fe, se angustia por la decadencia "queremos a España porque no nos gusta", y que se enciende por torrentes, y arroja la sangre salvífica por la pasión amorosa del sacrificio y de la muerte : "se alzará como una espiga de la pólvora y la sangre mi bandera".

    He aquí una tetralogía wagneriana del fascismo : la forma, la fuerza, el espíritu y el corazón. En el campo opuesto a esta simbología, las heces son las marcas hediondas de la democracia burguesa y el regurgitamiento la expresión más clara del odio proletario. Y hay quien sólo se ventosea y respira su descomposición : es el suspiro culoide del diletante, de quien no toma partido, si no es por él mismo, el letrado descastado, el histrión de los signos. ¿Usted conoce a alguien así… ?

    El maestro Julius Evola en su obra El fascismo visto desde la derecha (Edizioni Europa,1970) cuyo título fuera Il fascismo con note sul Terzo Reich, que comprende la época posterior a la segunda guerra, en la línea de varios de sus libros que tratan aspectos del debate contemporáneo y que dan una respuesta a la crisis existencial del último hombre de las tinieblas democráticas como Orientaciones (1950), Los hombres y las ruinas (1953), Cabalgar el Tigre (1961), El arco y la clava (1968), — que en su gran mayoría han sido publicados en castellano por el Círculo de Estudios Evolianos en Argentina que conduce Marcos Ghio, con el sello editorial Heracles —, fija varias posturas en una implacable y lúcida crítica al fascismo desde la visión de un Ksatriya — casta aria guerrera — a la que perteneciera Evola y que siempre consideró superior a la Brahmánica o sacerdotal, y que es el punto central que nos ocupa.

    En este sentido, la crítica de Julius Evola al fascismo, tiene una advertencia, la de que ésta en el periodo de la guerra, no se manifestó con un valor contestatario, en la medida, en que se consideró que las fuerzas que enlazaban con la Tradición, por parte del propio fascismo, podrían rectificar una serie profunda de desviaciones de la civilización moderna, que lo desvirtuaban, y lo despojaban de ser una andadura Iniciática, al término victorioso de la guerra, lo que no pasó de ser un anhelo, toda vez, que el fascismo, en cuanto tal, — de acuerdo a Evola vale no por sí, no per se, sino por ser una expresión de la herencia de la concepción romana de la soberanía política y su afinidad con un Estado auténtico, que entroncaba con el Imperium — romano y medieval — y con los remanentes de una verdadera autoridad, que en la historia de Italia no tenía ya referentes y puntos de sustento.

    ¿ Una alternativa para Sudamérica ?

    Ello es particularmente importante por lo que se refiere a la tradición política, propiamente española, que mantuvo nexos estructurales con el Sacro Imperio Romano Germánico a través de la Sacra, Cesárea y Católica Majestad de Carlos I de España y V de Alemania, e igualmente por la fidelidad a principios superiores de los Habsburgo, y en especial del Rey Católico Felipe II, opuesto decididamente a la expansión mercantilista y protestante que ha erigido el mundo actual de la usurocracia y el capitalismo (Max Weber), sin que por ello Evola reivindique, por su adhesión al gibelinismo, el propósito de mayor hondura del combate de España contra la subversión, mismo que sucumbió ante poderes nefastos coaligados tanto en el episodio de la Armada Invencible, que no fue derrotada militarmente, — según aclara el historiador William Thomas Walsh, en su magna obra Felipe II (Espasa Calpe, Madrid, 1958) —, como por la concentración de un bloque metafísico que representó la Contrarreforma, en una misma línea que es lo opuesto a la depredación borbónica y a la monarquía constitucional domesticada, como a un conservacionismo puramente reactivo y superficial, que nada tiene que ver con una doctrina trascendente del Estado. 

    Mas en el caso de Sudamérica, el ejemplo italiano — al que se refiere Evola — es muy aplicable : "En cuanto al pasado italiano mismo, hemos dicho que desgraciadamente no hay gran cosa que extraer para la definición del punto de vista de una verdadera Derecha. En efecto como cada uno sabe, Italia se unificó en tanto que nación principalmente bajo la influencia de las ideologías procedentes del Tercer Estado y de los "inmortales principios" de1789, ideologías que no han jugado un papel puramente instrumental y provisional en los movimientos del Risorgimento".

    Este es precisamente el escenario desolador prevaleciente en Sudamérica con los movimientos de insurgencia, que tuvieron genéricamente como modelos las revoluciones francesa y norteamericana, así como la influencia deletérea de la fracmasonería, que se distinguió como un instrumento jacobino al servicio del expansionismo del pueblo elegido por el destino manifiesto, en la transposición que los yanquis toman de la herencia bíblica protestante y de su referencia a Israel, como el nuevo pueblo predilecto de Jehová.

    Por ello es que la crítica de Evola es del todo aplicable a la experiencia política sudamericana, y ello explicaría la impostergable necesidad de restablecer como nuestros referentes al Imperio español, y en un sentido tradicional, a las estructuras políticas solares no occidentales de los símbolos originales de Aztlán y a la determinación guerrera azteca, como al sentido de la guerra sagrada — Xochicayotl —, que contienen en sí, un valor regenerativo fundado en la barbarie como centro de los nuevos valores (Nietzsche), opuestos — en nuestros díasa la subversión democrática y colectivista, y al propio marco ocidentafílico del neocolonialismo, ver al respecto mi libro Apología de la barbarie (UAM,1987, Barbarroja, España, 1992, Huguin, Portugal, 1997).

    Superación de la izquierda y de la derecha 

    Evola aclara que su referencia a la derecha, no es en función de la dualidad del régimen demoparlamentario de los partidos, en oposición a una izquierda que se guía por la misma lógica, lo que sería tomar como punto de partida la degeneración partidocrática, involutiva y destructora, o las falsas restauraciones de un artificial orden conservatista, cuando en rigor nada existió en esas manifestaciones reaccionarias que fuera digno de ser conservado : "En principio representa, o debería representar, una exigencia más elevada, debería ser depositaria y afirmadora de valores directamente ligados a la idea del Estado verdadero : valores en cierta forma CENTRALES, es decir, superiores a toda oposición de partidos, según la superioridad comprendida en el concepto mismo de la autoridad o soberanía tomado en su sentido más completo" (las citas que se hacen a continuación corresponden al libro mencionado).

    Esta referencia de Evola se hace en función de valores permanentes y no de las condiciones externas cambiantes, sujetas al agotamiento o a la deformación, que se sitúan : "naturalmente en un momento dado en el pasado, no tiene y no debe tener incidencia angular en toda hojeada que quiera recoger lo esencial y no sucumbir al embrutecimiento HISTORICISTA". 

    Mitologización y denigramiento

    De ahí que se refiera a dos graves peligros en la comprensión cabal de las ideas-fuerza de la Tradición, retomadas por el fascismo, que se expresan por la "mitologización y el denigramiento" : "El fascismo ha sufrido un proceso que puede calificarse de MITOLOGIZACION y la actitud adoptada respecto a él por la mayor parte de las gentes reviste un carácter pasional e irracional, antes que crítico e intelectual". Ello da lugar a una idealización nostálgica e insostenible del fascismo, que niega sus aspectos negativos como en contrapartida, denuncia, la aplastante "pasión partisana" con su enorme maquinaria de propaganda orwelliana, dedicada a la denigración sistemática de este movimiento, lo que da lugar a : "la construcción de un mito del fascismo en el cual se evidencia, de manera tendenciosa, sólo los aspectos más problemáticos del fascismo, a fin de desacreditarlo y hacerlo odioso en su conjunto".

    Esta corriente de denigración que nunca acude a las fuentes del pensamiento fascista, sino a imprecisas interpretaciones sectarias es la hegemónica, y la que norma el romo "criterio" de los mandarines de la nomenklatura intelectual para rechazar al fascismo sin conocerlo, como un prejuicio consagrado por la estulticia compartida por la ignorancia y el temor pánico a que alguien pudiese identificarse como "fascista", lo que no deja de mostrar la hipocresía y fragilidad de los pontífices de bolsillo que graznan como los gansos capitolinos o cacarean gallináceamente contra lo que los refleja, y que califican, sin el mínimo rigor intelectual como fascismo.

    ¡ Qué pena ajena produce tal espectáculo de moralina galilea y burguesa, en la – inextinguible – hora de los enanos ¡ 

    Este problema de apreciación se acrecienta, si se piensa, además, que el meollo de la cuestión si bien reside en el análisis de la estructura del sistema fascista, en su organización estatal e institucional, considerando la existencia del fascismo del Ventenio, y otro muy distinto en el plano ideológico, que surge con la República Social Italiana. El Ventenio se presenta como una depuración de elementos revolucionarios, como la tradición anarquista de los Camisas Negras, el sindicalismo de Sorel y la proyección socialista del propio Mussolini, que hizo decir a Lenin : "Mussolini es el único hombre que garantiza el triunfo del socialismo en Italia", que si bien, son estimados por Julius Evola como un decantamiento de la doctrina o purificación de la idea romana del Estado, trajo consigo una serie de adulteraciones perniciosas como la coexistencia con una monarquía espuria, la carencia de facistización en el ejército, la obligada adhesión y militarización de la sociedad, la teatralidad operística kistch y la vigencia del Concordato, de los Tratados de Letrán, suscritos el 11 de febrero de 1929, que otorgaron a la Iglesia Católica privilegios inadmisibles en el terreno del culto y de la educación, contradicciones que condujeron a la traición de Badoglio y a la deposición de Mussolini por el Gran Consejo Fascista en 1943.

    La República Social Italiana, en cambio, retornó a los principios revolucionarios que Evola considera desviaciones, pero que dieron, a esta etapa postrimera del fascismo, su carácter socialista, cuando el Último Mussolini se alza con los verdaderos fascistas en una defensa épica de principios insobornables que lo conducen a la tragedia, en que su sacrificio lo eleva sobre su postración, en la lucha interna por la Victoria espiritual. 

    Joseph de Maistre y Donoso Cortés

    Por lo que concierne a los juicios de Evola, como podrá observar el lector, se discrepa de algunos de ellos, puesto, que en ese momento, pasada ya su época iconoclasta, dadaísta, neopagana y del superhombre nietzscheano, — se aproxima mucho más a Joseph de Maistre y a Donoso Cortés —, en la línea del pensamiento contrarrevolucionario, exaltando como el mayor escritor alemán del siglo XX, Ernst Jünger, la figura del pensador español Donoso Cortés : "Un gran espíritu del siglo pasado — (s. XIX) —, Donoso Cortés, habló de los tiempos que preparaban Europa para las convulsiones revolucionarias y socialistas, como los de las negaciones absolutas y las afirmaciones soberanas". 

    La concepción romana del Estado

    Sin embargo, en la perspectiva del pensador italiano, lo auténticamente importante en el fascismo, más allá de las circunstancias históricas siempre polémicas reside en que : "El mérito del fascismo, es pues, ante todo, haber alzado la idea del Estado en Italia, de haber creado las bases de un gobierno enérgico, afirmando el principio puro de la autoridad y de la soberanía política", dado que el Estado, en un sentido naturalista, utilitario, de contrato social, de bienestar y de garantizar libertades negativas a sus ciudadanos, no merece tal apelativo, ya que es la negación de la autoridad firme y trascendente : "un Estado privado en su conjunto de un mito en sentido positivo, a saber, de una idea superior, animadora y formadora, que fuera algo más que una simple estructura de la administración pública".

    Por ello la genuina audacia del fascismo reside en los valores que lo religan con una Tradición anterior y superior a su propia doctrina, que en todo caso es posterior a la acción fascista, ya que se trató de un movimiento en que la acción, precedió a la ideología, es el principio de orden que se refiere al sentido hiératico y anagógico, — de elevar hacia lo alto —, de toda verdadera autoridad : "La tradición romana, para Mussolini, no debía ser retórica sino una "idea-fuerza" y un ideal para la formación de un nuevo tipo humano que habría debido tener el poder entre las manos : "Roma es nuestro punto de partida y referencia. Es nuestro símbolo y nuestro mito" (1922), y agrega : "Esto testimonia una vocación precisa, pero también una gran audacia : que era proponerse el tender un puente sobre un abismo de siglos, para recuperar el contacto con la única herencia verdaderamente válida de toda la historia desarrollada sobre el suelo italiano". 

    El símbolismo tradicional del Fascio

    Esta es la suprema osadía de Mussolini "tender un puente sobre un abismo de siglos" y para ello nada mejor que el emblema romano del Fascio Litorio : "del que el movimiento de revolución antidemocrática y antimarxista de los Camisas Negras extrajo su nombre y que, según una frase de Mussolini, debía significar "unidad, voluntad y disciplina".

    Evola profundiza en el significado del Fascio en la Tradición : "El Fascio, en efecto, se compone de varas distintas unidas en torno a un hacha central, la cual, según un simbolismo común a varias tradiciones antiguas expresa la potencia de lo alto, el puro principio del Imperio".

    La pastaciutta de la tripa

    La crítica de Julius Evola al fascismo es la más completa y precisa, para todo aquél que se sienta llamado a una misión diferenciada, que aliente en él un afán de radical inconformismo, y un aceptar alegre y vital de la divisa "vivir peligrosamente", aun cuando esta ética viril y un estilo de dureza y disciplina, que ofreció el fascismo a los italianos, haya terminado en una tractoria, siendo devorado como un plato más de pastaciuttaa la que se refiere con desprecio el genial creador del Futurismo, Filippo Tommaso Marinetti, en La cocina futurista, una comida que evitó un suicidio ( F.T. Marinetti y Fillia, Gedisa, Barcelona,1985) : "Una vez más, el futurismo italiano se hace impopular con un programa para la renovación de la cocina italiana. El bacalao, el roast-beef y el pudín pueden ser la dieta adecuada para los ingleses ; carne guisada y queso para los holandeses ; sauerkrautcostillas de cerdo ahumadas y salchichas para los alemanes, pero la pastaciutta es mala para los italianos… Al comerla se desarrolla en ellos ese escepticismo irónico y sentimental que les es típico y que con frecuencia frena sus entusiamos". 

    El rechazo al totalitarismo

    Cabe terminar esta visión panorámica sobre el fascismo refiriéndose a la crítica que hace Evola del totalitarismo y de las "libertades negativas" que tratan de abolir por la racionalización el impulso a la autotrascendencia del hombre : "El principio de una autoridad central inatacable se ‘esclerotiza’ y degenera cuando se afirma a través de un sistema que lo controla todo, que militariza, todo y que interviene por todas partes, según la famosa fórmula ‘Todo dentro del Estado, nada fuera del Estado, nada contra el Estado’".

    Para el Maestro de la Tradición, el Estado es orgánico y no totalitario, coordina y articula la vida colectiva, sin hurgar en la existencia privada, a través de la presencia intangible de su soberanía y de un clima de libertad positiva, en que se admiten zonas de autonomía parcial, actuando por su prestigio y su reconocimiento, sin necesidad de coacción ni de una nivelación burocrática masiva, respetando las vocaciones, y la multiplicidad, en que la camaradería y la libre adhesión a los principios como el respeto mutuo rigen la vida de un pueblo formado y determinado como la nación por la voluntad creadora del Estado, acción "debida a una influencia espiritual, no por medidas exteriores y obligatorias", por lo cual : "La injerencia sistemática del Estado no puede ser un principio más que en el socialismo del Estado tecnocrático y materialista". El Estado auténtico, entonces, ejerce el OMNIA POTENS y no el OMNIA FACENS (Walter Heyndrich).

    El problema de la autotrascendencia

    Respecto a la libertad, Julius Evola, se refiere a la concepción de Platón que dice : "que es bueno que quien no tiene soberano en sí mismo, tenga al menos un buen soberano fuera de sí mismo", lo que lleva a distinguir entre la libertad creativa y la puramente negativa, esto es, externa, de la que puede disfrutar quien siendo libre en relación a los otros,no lo es en cuanto a sí mismo, a lo que es preciso añadir la distinción : "entre el hecho de ser libre DE alguna cosa y el de ser libre PARA alguna cosa (para cumplir una misión, para servir, para forjar el hombre nuevo, para amar — en el deber — el sacrificio). La libertad negativa, puramente nihilística ha acentuado el sinsentido absoluto de la decadente civilización occidental y su putrefacción planetaria.

    Mas precisa Evola que el actual Estado democrático se funda en la reducción de la personalidad y en la prisión ubicua del consumo, tratando de extirpar todo aquello que es vida intensa y elevada, siendo mucho más invasor de las determinaciones propias de la vida privada, a la que regula por los continuos mensajes condicionadores de masas, definiendo el éxito y el fracaso, en función de intereses unidimensionalmente materialistas, a ello se une que la actual sociedad intenta suprimir la tendencia a la autotrascendencia del hombre, que, en realidad, es una forma totalitaria de negar la excepcionalidad, la singularidad y la diferencia, lo que lleva a una conciencia lancinante del absurdo que se expresa en la contracultura negativista, o bien, en una vida empequeñecida, inmovilista y apática : "Hoy con la recuperación de esta quimera de la "racionalización" se tiende a rechazar y desacreditar todo lo que es tensión espiritual, heroismo y fuerza galvanizadora de un mito, precisamente bajo el signo de un ideal ya no político, sino "social" y de bienestar físico. Pero se ha precisado justamente que una crisis profunda es inevitable pues, al fin, PROSPERITY y bienestar aburrirán". 

    El instinto fascista

    La precipitada descomposición de Occidente confirma que el instinto fascista del hombre surge de la forma, la fuerza, el espíritu y el corazón, en el combate del heroismo cotidiano por sobreponerse al desplome interno en la vía solar y ascendente, que requiere de pruebas continuas y que cumple con la tensión guerrera, misma que expresa una revuelta metafísica por la afirmación de un estilo de vida diferenciado, lo que ya manifestara Joseph de Maistre al referirse al instinto monárquico, en cuanto que el hombre para ser necesita de un sueño, de un amor apasionado por lo invisible, de una devoción viril y sacra que potencialice al héroe y al santo, por ello el fascismo es la liturgia postrimera de una mística de la potencia, y al ser esto así, el fascismo en su esencia final es imbatible.

    ► José Luis Ontiveros, 2004. 

     


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